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Les pigeongrammes : Les dépêches-réponses
Dans un supplément spécial au No 7 de la Gazette des absents, (information reprise également dans le numéro 8), Le public apprend qu'à dater du 4 novembre, il pourra poser quatre questions dans ses lettres envoyées depuis Paris et le correspondant pourra lui répondre par "oui" ou par "non" à chacune d'elles. Le Décret du 10 novembreLes modalités pratiques figurent dans le décret du 10 novembre :
En pratique, l'expéditeur parisien devait acquérir une "dépêche-réponse" comme ci-dessous, vendue 5 centimes à la poste payé par un affranchissement équivalent. Il posait ensuite quatre questions dans sa lettre et joignait la dépêche-réponse. © Collection particulière Le destinataire répondait par oui ou par non puis déposait la dépêche-réponse dans un bureau de poste, en l'affranchissant à 1 franc. Ces dépêches furent en réalité mises à la disposition du public le 10 novembre et le 11 une affiche signée par Germain Rampont-Léchin, est apposée dans les bureaux de postes, on peut y lire : Demain matin, 12 novembre, si le temps le permet, un ballon-poste sera expédié de Paris. Dès ce soir, le public peut se procurer dans tous les bureaux de poste des cartes-réponses et les confier au ballon qui partira demain. © Collection particulière Il s'agissait du ballon le Daguerre qui emmenait du matériel pour la fabrication des pellicules mais fut capturé par les Prussiens. L'équipage (dont Nobécourt, un collègue de Dagron) réussira à jeter un sac de courrier (sur les 5 sacs de dépêches) et une cage de 6 pigeons avant d'être arrêté. Le précieux chargement, recueilli par le garde-chasse de Ferrières (près de Lagny) sera transmis aux Postes françaises et le courrier sera traité quelques jours plus tard. Outre l'avis de départ du Daguerre, le décret du 10 figurait dans tous les bureaux ainsi qu'un mot complémentaire de Germain Rampont-Léchin qui limitait la responsabilité de la Poste à une obligation de moyens :
Il avait été prévu de les centraliser à Clermont-Ferrand pour leur traitement. Mais en fait, le traitement se fit à Tours puis à Bordeaux (à partir du 11 Décembre). Les dépêches-réponse étaient codées sous forme de N et de O tandis que l'adresse du destinataire, et le nom de la personne qui répondait étaient transcrits en clair. Après codage, les dépêches-réponses étaient détruites, mais certaines ne l'ont pas été. On trouve tout naturellement de fausses dépêches-réponses remplies au milieu de vraies (en très petit nombre). La dépêche-réponse non utilisée comme celle ci-dessus est plus courante. Il en existe une dizaine de modèles, plus ou moins semblables d'un format de 10,5 cm x 5,5cm, affranchis à 5c. La prudence s'impose pour les collectionneurs. Près de trente mille messages privés codés de la sorte furent transmis par ce moyen. On trouve des exemples de transcription de ces dépêches dans l'ouvrage de M. de Lafollye, comme celle datée du 3 Décembre 1870 originaire de Bordeaux : |