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La Commune de Paris : mars – mai 1871IntroductionLa guerre de 1870 entraîne la chute de Napoléon III et la République est proclamée le 4 septembre 1870. A la suite de la défaite militaire, Paris est assiégée par les Prussiens. Le peuple résiste par les armes mais il est dans un état de profond déséquilibre physique et moral par le manque de vivres. Les Parisiens souffrent de sous-alimentation depuis 5 mois déjà. Beaucoup d'entre eux se tournent vers la boisson : on constate une augmentation de plus de 400% de la consommation d'absinthe. Leur misère est grande, d'autant que le travail n'à pas repris et que les hommes ont pour seuls revenus leur solde de garde nationaux, soit 1.50 f pour vivre par jour. Les origines de la CommuneTrois facteurs expliquent l'éclatement de cette insurrection violente, qui a duré trois mois et qui a été réprimée dans le sang.
Le déclenchement de la CommuneQuand le gouvernement d'Union nationale de Thiers, installé à Versailles depuis le 17 février, annonce le 26 février qu'il veut reprendre les canons de Belleville
et de Montmartre, achetés par les parisiens eux-mêmes grâce à une souscription, une insurrection éclate. Elle oblige Thiers à occuper militairement Paris du 18 mars
au 28 mai 1871. Adolphe Thiers Le 18 mars, alors qu'un régiment arrive, de grand matin, à Montmartre pour se saisir des pièces militaires, le peuple refuse de rendre ses 210 canons et
ses 500 000 fusils. Faute de pouvoir enlever rapidement et efficacement l'artillerie, la foule entoure les soldats et l'insurrection se propage en quelques heures
dans Paris.
Les canons de Montmartre Deux généraux Lecomte et Thomas sont fusillés. Voir le récit d'Alphonse Daudet La constitution de la CommuneLe comité central de la ville fait procéder à l'élection d'un conseil communal qui prend le nom de Commune de Paris, en souvenir de la commune de 1793. Elle est proclamée le 18 mars 1871.
Elle s'organise en gouvernement indépendant composé de 40 membres.
Elle prend le drapeau rouge comme symbole et élabore un programme d'urgence destiné à lutter contre le gouvernement de Thiers installé à Versailles.
Proclamation de la commune et texte du manifeste des partisans de la Commune du 26 mars 1871 Qu'est ce que la Commune ?Paris, par la révolution du 18 mars, a reconquis son autonomie. Au lendemain de la défaite sanglante et désastreuse que la France vient de subir, notre patrie se relève et reprend la tradition des anciennes communes et de la Révolution française. Cette révolution, nos pères l'ont commencée et nous la terminons.
La Commune est la base de tout l'état politique, comme la famille est l'embryon des sociétés. Elle doit être autonome, c'est-à-dire se gouverner elle- même. Elle peut et doit s'associer, se fédérer avec toutes les autres communes qui composent la nation. Elle implique la république, seule compatible avec la liberté et la souveraineté populaire.
Les communards ou fédérés : ils sont issus en majorité des métiers qualifiés et de l'artisanat. L'œuvre de la Commune :Les revendications sociales et politiques des communards marquent durablement le socialisme et les luttes révolutionnaires en France. Quelques exemples de mesures prises par la Commune :
La répression de la CommuneDès le 2 avril 1871, Thiers réussit à réunir une imposante armée, d'environ 100 000 hommes, destinée à écraser la Commune ;
L'armée s'empare de places fortes à l'Ouest de paris, Courbevoie et au Sud-Ouest , à Vanves et Issy. Dès lors, les insurgés se replient sur Paris.
Des barricades sont dressées et des combats de rues s'engagent un peu partout jusqu'au 21 mai, faisant de nombreuses victimes.
Les barricades Paris à feu et à sang Le dimanche 21 mai, les troupes régulières entrent dans Paris. C'est le début de la semaine sanglante, du 21 au 28 mai 1871, durant laquelle les deux camps qui s'affrontent, massacrent l'un et l'autre toujours plus d'otages. A l'issue de cette semaine, 20 000 communards sont exécutés par moins de 1000 soldats du Maréchal Mac Mahon.
Le 27 mai, les fédérés sont fusillés au cimetière du père Lachaise, contre un mur qui depuis porte le nom de « mur des fédérés »
13 000 communards sont déportés dont Louise Michel. Les partis révolutionnaires furent décimés et c'était le but recherché.
Ils mirent plus de 20 ans à se reconstituer. Louise Michel Louise Michel (1830-1905). Pendant la Commune, elle est conférencière et ambulancière. Elle participe aux combats contre les versaillais durant la Semaine sanglante. Déportée en 1873 à la Nouvelle–Calédonie, elle rentre en France grâce à l'amnistie de 1880 et reprend son combat politique. Toutes ces exécutions mettent un terme à la guerre civile. Thiers surnommé « le sanguinaire » annonce la victoire des Versaillais. Emile Zola écrira « la tuerie a été atroce ». Paris ne sort pas indemne de cette insurrection : les dégâts ont été considérables. La rue de Rivoli et l'Hôtel de Ville La Commune, Aquarelle de Pils En conclusion,Le 2 juillet 1871, des élections confirment l'avantage des républicains. Les provinciaux considéreront les parisiens comme de dangereux anarchistes et ce, jusqu'à l'aube de la Première Guerre Mondiale. La répression qui suivi dura jusqu'en 1875. L'état de siège sera maintenu jusqu'en 1876, les journaux restent soumis à autorisation préalable, les théâtres censurés, le couvre–feu proclamé pour les cafés et les restaurants. Le régime républicain n'étant instauré que de façon précaire en 1870, la Commune est un des épisodes historiques qui contribua à l'enraciner de manière définitive jusqu'au vote des lois constitutionnelles de 1875. Jusqu'en 1977, la ville de Paris fut dotée d'un régime spécial et n'aura plus de maire.  |