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L'Organisation des postes pendant la Commune


Introduction
La guerre de 1870
La poste pendant la Commune
L'Agence de la Bourse
L'Agence Moreau et Osmont
L'Agence Bruner
L'Agence Maury et Lorin
Les Lorins
Evénements marquants
Quelques images de la Commune
L'exécution des généraux Thomas et Lecomte
La destruction de la colonne Vendôme
Exécution de six otages par les fédérés


(d'après LA POSTE A PARIS SOUS LA COMMUNE, Léon Chamboissier)

Albert THEISZ

Les débuts de la poste sous la Commune sont difficiles. L'organisation du courrier fut un moment confiée par le Comité central de la Garde Nationale à Lucien Combatz un ancien garibaldien dont le premier acte fut de supprimer le service de Télégraphie privée dans Paris au motif que « les employés étaient à Versailles avec le Roi ».
Le gouvernement de la Commune nomma alors Albert Theisz, Directeur Général des Postes.
Germain Rampont, rallié au gouvernement régulier, lui céda la place le 30 mars, après avoir évacué le personnel, le matériel et le stock à Versailles. Tout ce qui ne pouvait être transporté fut brûlé. Mais beaucoup de bureaux de quartier conservèrent leur matériel.
Le 19 avril, M. Mauvière, Directeur du Service des Postes de Paris, rédige une circulaire dans laquelle il demande aux citoyens commissaires de recouvrer tout le matériel (timbres, régistres, ..) encore détenu dans leurs appartements par les citoyens préposés aux postes.
Devant les difficultés, Albert THEISZ fait placarder une nouvelle circulaire sur les murs de Paris, le 31 mars 1871 :


      Citoyens,

Un fait inoui vient de se produire. Un service public relevant directement des citoyens et qui ne pouvait excuser son privilège que par la garantie qu'il devait assurer dans toutes les relations commerciales a été indignement sacrifié à des questions d'intérêt purement politique.

Le service des Postes est, depuis quelques jours, systématiquement désorganisé par ceux qui avaient accepté le mandat de le diriger.

On a privé Paris de toute communication avec la Province, sans se soucier des intérêts qu'une semblable résolution a compromis à la veille de l'échéance d'avril.
A qui incombe la responsabilité d'un pareil acte ? Nous en appelons à la conscience publique.

Dans une première entrevue, M. Rampont, ex-directeur général des Postes, actuellement en fuite, nous avait demandé l'envoi de deux délégués choisis par le Comité central de la Garde Nationale pour contrôler sa gestion jusqu'à ce que la Commune, dont il reconnaissait l'autorité, fût régulièrement constituée. Cette proposition, qui nous parut de nature à écarter tout malentendu entre républicains, devait être prochainement soumise à la Commune. Sans tenir compte des engagements pris, il ne voulut pas attendre, et, le 30, dans la journée, la Commune fut instruite que toutes les dispositions étaient prises pour interrompre le service des Postes à Paris.

M. Rampont, engagé par sa parole, par sa proposition, a abandonné furtivement son poste, et un ordre anonyme, affiché dans les cours de l'hôtel, a imposé aux employés de quitter immédiatement leurs fonctions.

Les faillites, la ruine que cet acte pouvait provoquer, peu importe ! Le peuple de Paris n'a échappé aux malheurs d'un long siège que pour se trouver investi brutalement par ceux-là même qui se proclament les mandataires de la France.

Les faits que nous avançons défient tout démenti. Que la responsabilité retombe sur ceux qui ont recours à ces manoeuvres criminelles.

Quant à nous, nous ferons tous nos efforts pour réorganiser le service postal et nous sommes convaincus qu'avec le concours de la population parisienne, il sera promptement rétabli dans l'intérieur de Paris.

Paris, le 31 mars 1871.


Le Directeur,
A. THEISZ.




La poste est alors, en majorité confiée à un personnel provenant des Compagnies de marche, sans grande expérience ce qui ajouta aux difficultés. A. Theisz qui les qualifie de « fonctionnaires du peuple de Paris, » les remercie au nom de la Commune pour leur concours et favorise les avances sur traitement ainsi que leur installation.
Il leur demande de vendre des timbres dès à présent aux marchands de tabac avec remise et visa de leur carnet, et le Journal officiel de la Commune publie :



« À partir du jeudi 4 mai, tous les bureaux de tabac devront être approvisionnés de timbres-poste de un centime à vingt centimes inclusivement et se trouver en mesure d'entournir là quantité désirée à la première réquisition des intéressés.

Nous invitons les citoyens qui auraient des plaintes à formuler à s'adresser à l'administration.
»


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Toussaint COPPOLANI
Toussaint COPPOLANI

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