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Les Ballons Montés : IntroductionIntroductionDurant les 136 jours du Siège de Paris, 67 ballons vont s'envoler pour forcer les lignes ennemies.( cf. les fiches détaillées complètes de tous les ballons du Siège de Paris) Ils connaîtront des fortunes diverses : des succès surtout, des captures par les Prussiens, des tragédies, hélas, aussi. ( cf. Les ballons capturés par les Prussiens et Les ballons naufragés). L'ingéniosité des parisiens assiégés, le courage de ces hommes qui se sont envolés sous les tirs nourris de l'armée prussienne, les exploits aériens, ont forcé l'admiration du monde entier. ( cf. Les aéronautes du Siège de Paris) C'est à Nadar, photographe célèbre, mais aussi romancier satirique et journaliste, que l'on doit les premiers envols de ballons de cette période. Bien que l'on fasse remonter la première poste aérienne avec le vol du Neptune, il convient de remarquer que lors du Siège de Metz, dès le 5 septembre 1870, le Le Dr Julien-François Jeannel avait déjà expédié du courrier par l'intermédiaire de petits ballons ( cf. Les papillons de Metz). La Compagnie des AérostiersNadar avait émis l'idée, dès 1855, que la photographie aérienne, utilisée à des fins militaires permettrait de surveiller l'ennemi et d'établir des relevés cartographiques précis qui, en cas de conflit seraient un atout précieux.Nadar en 1866 Avec deux autres aérostiers, Camille Legrand (dit « Dartois ») et Claude-Jules Duruof, il fonde le 18 août 1870, la première Compagnie des aérostiers militaires. Dès le début du Siège, installé place Saint-Pierre à Montmartre, le Neptune est utilisé en ballon captif, comme poste d'observation à l'initiative de Nadar lui-même. La mairie du XVIII arrondissement est alors tenue par Georges Clémenceau. Nadar envoie à partir du 16 septembre une série de rapports quotidiens au Colonel Usquin à destination du Général Trochu.
Le premier rapport fait état d'une utilisation possible des ballons libres par le Gouvernement, Nadar est prêt, il propose Dartois et Duruof pour effectuer les premiers vols, et quelques jours après, Léon Gambetta, signe un contrat officiel entre le Gouvernement et la Cie des aérostiers. Les deux premières tentatives avec l'Union et le National sont des échecs. Le 23 septembre Nadar décide de libérer le Neptune, le vieux ballon de Duruof, racheté à Eugène Godard et déjà utilisé en 1868 au dessus de Calais. C'est un succès : après 3 heures 30 de vol, l'aérostat se pose à Cracouville¹, près d'Evreux. La poste aérienne du Siège de Paris pouvait commencer. Germain Rampont-Léchin, Directeur général des postes, met en place l'organisation nécessaire à l'acheminement du courrier ( cf. Le Décret du 27 septembre 1870). . Les lieux de départNadar s'énerve...Nadar a toujours pensé que les ballons, dirigeables ou libres, n'étaient pas la solution pour la navigation aérienne. En 1862, avec Jules Verne, il avait d'ailleurs créé une société pour la recherche de la navigation aérienne. Il avait rencontré les aviateurs Gabriel de La Lendelle et Ponton d'Amécourt et avait pris parti pour « les plus lourds que l'air » à une époque où la discussion sur l'avenir de la domination du ciel portait sur les dirigeables ou les ballons libres. (NOTA. Nadar aura la satisfaction, un an avant sa mort, d'apprendre l'exploit de Blériot).A la fin du mois d'octobre, il apprend que Dupuy de Lhome¹ qu'il qualifie « d'aérostier de chambre », de « millionaire » et « d'incompétent », vient d'obtenir du Gouvernement de Défense Nationale, une somme de 40 000 F pour construire ... un dirigeable ! Ecoeuré, alors que lui-même, prenant sur ses deniers personnels s'est mis au service de la Nation, il démissionne de la Cie des aérostiers. Il continuera néanmoins à servir sa patrie et le 7 octobre 1870, il supervisera le départ de Gambetta à bord de L'Armand-Barbès ( cf. Le Projet de dirigeable de M. Dupuy de Lôme). . L'entreprise était risquéeLes Prussiens ont compris très vite l'intérêt des ballons-poste et se sont attachés à les combattre.« Pendant le siège de Paris, le gouvernement prussien s'est vivement préoccupé des ballons-poste, qui évitaient à Paris les tortures de l'investissement moral, si propre à décourager les habitants de la capitale investie. L'ingénieur Krupp a construit plusieurs canons mobiles autour d'un axe, destinés à atteindre les aérostats au haut des airs ; mais ces gun-balloon, promenés triomphalement dans les rues de Versailles, n'ont jamais arrêté les aérostats. La plupart de ceux-ci, toutefois, ont presque toujours été salués par une vive fusillade au moment de leur passage au-dessus des lignes ennemies. Mais les fusils à aiguille, comme les fusils chassepot, qui ont une grande portée horizontale, sont incapables de lancer une balle verticalement de bas en haut à une hauteur considérable. Des expériences précises faites à ce sujet à Tours pendant la guerre, ont démontré que les ballons captifs à 480 mètres de haut sont complètement hors de portée des balles de chassepot. Quoi qu'ils aient fait, les Allemands, malgré leurs lignes compactes d'investissement, n'ont pu empêcher Paris assiégé de parler sans cesse à la France par la voie des airs. » La Famille GodardEugène Godard fut rendu célèbre par une ascension à Lille en 1847, à bord du Neptune. Il fonda avec ses fils une Compagnie d'aérostiers qui construisit et lança 34 ballons à la Gare d'Orléans, puis à la Gare du Nord, après que les obus prussiens eussent endommagé la Gare d'Orléans.Il y eu d'autres constructeurs parmi lesquels Chavoutier et Mangin, mais les deux principaux furent la Cie de Nadar et celle des frères Godard (Nadar, tempérament entier, s'était également fâché avec eux). Tentatives de retour vers ParisDes tentatives ont été faites pour rejoindre Paris à partir de la province. Le principal projet, le plus abouti, mais qui se soldera par un échec, fut celui des frères Tissandier, à bord du Jean-Bart.( cf. La tentative de retour vers Paris de MM. Tissandier). . ¹ transcription différente des noms selon les documents : Cracouville ou Craconville, Lhome ou Lôme ... |