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Luc Olivier Merson, Une noble vie d'artiste par Adolphe Giraldon
par ADOLPHE GIRALDON, Imprimeurs Frazier-Soye, A. Porcabeuf, PARIS 1929
ADOLPHE GIRALDON
LUC OLIVIER MERSON
UNE NOBLE VIE - D'ARTISTE -
Un certain nombre d'élèves et d'amis du peintre Luc-Olivier MERSON
se sont réunis pour éditer, à leurs frais, cette biographie de leur Maître et ami.
Ils espèrent que tous ceux qui l'ont connu, estimé et aimé voudront lire
ces lignes qui leur feront mieux connaître la «Noble Vie¼ de ce très grand Artiste.
Edition de Luxe, imprimée par Frazier-Soye
et ornée d'un portrait de l'Artiste d'après la peinture de P. Schommer et d'un
portrait d'Olivier Merson, critique d'art, entouré de ses petits-enfants, d'après
le pastel de Merson, aujourd'hui au Musée de Nantes. Ces deux reproductions
gravées par Schutzenberger ont été imprimées par Alfred Porcabeuf.
Une brochure de 68 pages, sous couverture rempliée, tirée à :
30 exemplaires sur Japon impérial, numérotés de 1 à XXX. . .. 100 fr.
300 exemplaires sur Vélin d'Arches teinté, numérotés de 31 à 330.. 40 fr.
10 exemplaires hors commerce.
Pour recevoir cet ouvrage, franco de port et recommandé,
adresser la commande accompagnée d'un mandat ou chèque :
à l'Auteur, 12, Villa Saint-Jacques (14e)
à MM. G. Mouchon, 6, Rue Schoelcher (14e)
L. Pouzargues, 64, Rue d'Alsace, Courbevoie (Seine)
Frazier-Soye, imprimeurs, 168, Boulevard du Montparnasse (14e)
A. Porcabeuf, imprimeur, 187, Rue Saint-Jacques (5e)
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ADOLPHE GIRALDON
LUC OLIVIER MERSON
UNE NOBLE VIE D'ARTISTE -
A PARIS
chez FRAZIER-SOYE, Imprimeur
168, Boulevard du Montparnasse (XIVe)
et chez A. PORCABEUF, Imprimeur
187, Rue Saint Jacque3 (Ve)
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CETTE ÉDITION EST ORNÉE D'UN PORTRAIT
DE LUC OLIVIER MERSON
D'APRÈS LA PEINTURE DE F.SCHOMMER
ET D'UN PORTRAIT D'OLIVIER MERSON
ENTOURÉ DE SES PETITS-ENFANTS
D'APRÈS LE PASTEL DE SON FILS L.-O. MERSON
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A LA MÉMOIRE DE
LUC OLIVIER MERSON,
A SES ENFANTS,
A SES PETITS-ENFANTS,
A SES AMIS ET A SES ADMIRATEURS,
J'OFFRE CET ESSAI
DE BIOGRAPHIE EN TÉMOIGNAGE DE MON
AFFECTUEUSE GRATITUDE
ENVERS L'AMI
TRÈS CHER ET TRÈS REGRETTÉ.
A. G.
Novembre 1929.
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n 1846,
rue Gracieuse, à Paris, un enfant allait naître à Olivier Merson,
peintre et critique d'Art.
Déjà, entre les jeunes parents,
il avait été entendu que, sans doute possible,
cet enfant ne pourrait être qu'un fils, qu'il serait peintre,
qu'il irait à Rome et enfin qu'il serait de l'institut.
Tous ces voeux furent accomplis.
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A cette époque, ces récompenses et ces honneurs, aussi convoités qu'ils
le sont toujours, étaient moins décriés qu'ils ne le sont aujourd'hui.
On y «croyait » tout simplement et l'ambition de ce père paraissait
alors fort naturelle.
C'est qu'il l'avait peut-être eue pour lui-même,
au temps de sa jeunesse. Les déceptions que l'art lui avait réservées,
il rêvait de les épargner à ce fils désiré. Il se faisait, d'avance, une joie de le guider,
de le soutenir, de lui éviter les faux pas du début et de le confier à des maîtres choisis
par lui. Mais, s'il pensait aux succès futurs, il ne les entrevoyait que comme prix
de l'effort et du talent. Cet effort, il ne cessa de le prêcher et d'en donner l'exemple.
Le grain tombait dans une bonne terre, et allait donner d'admirables fruits.
Pour commencer, il lui fit présent de deux noms qui devaient,
pensait-il, lui porter bonheur Nicolas, d'abord, en mémoire de Poussin dans le culte
duquel l'enfant fut élevé - et Luc, pour lui donner, comme patron, le nom de l'apôtre
qui parvint, dit-on, à reproduire les traits de la Vierge.
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Est-ce grâce à cette influence mystérieuse qu'il dût de réussir
de si poétiques représentations de la Mère du Christ?
Il n'en coûte rien de le croire.
Quoi qu'il en soit, de tels désirs sont touchants et la merveille
est qu'ils se soient réalisés, point par point, et que toute cette carrière si droite,
si noble, se soit déroulée selon le rythme prévu par l'amour paternel.
Pour une fois, le sort a bien voulu que la vie du fils devînt vraiment le prolongement de la
pensée du père et que ce fils eût, en lui-même, le pouvoir et la volonté
de donner un corps aux rêves formés sur son berceau.
* * *
Entré en 1865 à l'Ecole des Beaux-Arts, dans l'atelier de Pils,
après avoir passé par la petite Ecole (Ecole des Arts Décoratifs) sous la précieuse
direction de Lecocq de Boisbaudran, le jeune Luc se montrait, de suite, l'élève sérieux,
studieux et curieux qu'il fut, en somme, toute sa vie, même lorsque sa maîtrise se fut affirmée.
Les deux aspects si tranchés de sa nature
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apparaissaient déjà : Esprit réfléchi, observateur scrupuleux,
travailleur obstiné et consciencieux, il savait concilier ces qualités
avec la gaieté la plus franche, avec la fantaisie la plus imprévue et aussi
avec une ingénuité presque enfantine.
Chez lui, la noblesse de la pensée, le tour poétique de la vision,
la sensibilité du coeur n'excluaient pas les saillies d'un esprit d'une incroyable vivacité.
En 1869, admis, le premier, à monter en loge, sans avoir, jusque là, obtenu la
moindre récompense d'Ecole, il obtint, d'emblée, le 1er Grand Prix de Rome.
Il avait 23 ans.
Ses compagnons de loges étaient, dans l'ordre de réception :Mathieu, Hippolyte Charles,
Lematte, Vimont, Gaudefroy, Sylvestre, Fr. Lafon, Guay, Médard.
* * *
Rome! Quel prestige avait alors ce nom pour ces jeunes hommes!
Il résumait, pour eux, la beauté et la gloire entrevues dans leurs premiers rêves.
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