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Les timbres au type Merson : Île Rouad
« Le détachement avait la franchise militaire postale ; mais il n'en était pas de même des habitants de l'île, pour leur correspondance avec Chypre ou l'Égypte. Aussi fus-je amené à demander des timbres et mon secrétaire, le second-maître fourrier Riouall, qui avait renforcé enfin mon vague bureau du Secrétariat, reçut une commission d'agent postal. 1.200 timbres de 5, 10 et 25 centimes lui furent destinés, et un petit cachet métallique portant gravés les mots « île de Rouad » accompagna l'envoi. Pensant que ce cachet, d'après ses dimensions, était destiné aux timbres, je fais surcharger ceux-ci. Et, peu de temps après, je reçus des demandes de séries; car la philatélie a des adhérents toujours à l'affût des nouveautés : le nombre des timbres demandés s'élevait à plus de 10.000 ! Il n'était pas nécessaire d'avoir du génie pour voir là une source de revenus qui pouvait être intéressante pour mon gouvernement. Je demandai au Service des Postes, à Paris, de faire une émission de timbres de l'île de Rouad de 0,01 à 5 francs. Ma requête fut accueillie, et je fus autorisé à épuiser ma première émission; mais j'appris bientôt que les premières éditions des timbres demandés avaient toutes été vendues à des collectionneurs parisiens !... Au bout de quelque temps, nous reçûmes enfin nos timbres et notre service postal en prit une nouvelle activité. » in Un Marin Gouverneur de l'île Rouad. En Patrouille à la mer, Payot, PARIS « L'Affaire Félix Cohen »Dès l'ouverture du bureau, Félix Cohen, futur négociant en philatélie à Trieste puis à Alexandrie, " flairant la bonne affaire" prend contact avec le second-maître fourrier Riouall. Il le rencontre dans le bureau de l'Agence Reuter à Port-Saïd. Il tente de le persuader de surcharger des timbres (des Mouchon) de Port-Saïd avec une griffe ILE ROUAD. En tout Riouall, arrivé à Rouad, dispose de 3600 timbres du Levant (1200 x 3 valeurs) et va utiliser un des deux petits cachets qui servent à marquer les étiquettes de recommandation vierges. Comme le cachet ne tient pas dans la largeur du Mouchon, il le fait apposer en hauteur.La réalisation locale n'est alors connue que des initiés et la réaction des autorités postales de Port-Saïd ne se fit pas attendre et les marins furent rappelés à l'ordre. Cependant des lettres avaient déjà circulé et plusieurs philatélistes demandèrent aux autorités des timbres surchargés ILE ROUAD. La poste fut contrainte pour éviter toute spéculation d'émettre à nouveau une série de 13 valeurs, avec la surcharge horizontale ILE ROUAD selon les règles en vigueur. Cependant, Félix Cohen profitant de l'absence du maître-fourrier, envoya un complice à Rouad, qui réussit à faire apposer la griffe verticale sur certains timbres y compris des Merson par le gradé qui remplaçait Riouall, mais dans sa précipitation, il utilisa le mauvais cachet - le deuxième - qui ne servit jamais à surchargé les timbres. On trouve toutes sortes de fantaisies : surcharges vertes, rouges, sur timbres d'Alexandrie et Port-Saïd. Une griffe authentique, mais qui relève de la supercherie. Référencées, mais non cotées, ces pièces ont aujourd'hui complètement disparu des catalogues. Félix Cohen, revendiqua l'authenticité de ces timbres, « achetés sur place et passés par la Poste de Rouad », soit-disant remis par ses amis officiers en provenance de Rouad. Mais en 1938, à Alexandrie, il avouera avoir fait réaliser lui-même cette vraie-fausse série et que l'on comptait en tout 50 séries. in Timbroscopie Mars 1986 - BFE- Île Rouad : Levant Oui! Port-Saïd et Alexandrie : Non!
par Michel di Baselga 1916-1920 - Timbres du Levant SurchargésLa cote des Merson de Rouad
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