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Un blog très intéressant sur diverses enveloppes "Premier Jour" du monde entier. Toutes décrites avec beaucoup de détails : un moment très agréable pour découvrir les FDC.

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La Gazette des Absents (numéro 6)



6, Mercredi 9 Novembre 1870

PARAIT
Les Mercredi et Samedi
A 10 H. DU MATIN
D. JOUAUST, REDACTEUR
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LETTRE-JOURNAL
DE PARIS
Gazette des Absents

Prix : 15 centimes.
EN VENTE A PARIS
Rue Saint-Honoré, 338
et au bureau du Figaro
RUE ROSSINI, 3
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SAMEDI, 5 novembre 1870. -- Après le vote. Le Journal officiel ayant parlé ce matin, il n'y a plus d'indiscrétion à publier le vote de l'armée, qui a donné 236,623 oui, contre 9,053 non. Le chiffre total des votes, civil et militaire est de 557,996 oui et 62,638 non. - Deux bataillons de la mobile bretonne ont voté oui à l'unanimité. Le vote des réfugiés de Seine-et-Marne s'est traduit par 2,258 oui et 35 non. Belleville lui-même où l'on s'attendait à voir une écrasante majorité de non n'en a donné que 9,635, contre 8,294 oui. - Les Elections municipales. C'est aujourd'hui que se fait l'élection des maires. L'empressement à se rendre au scrutin n'est plus le même qu'avant-hier. C'est la première fois que nous nommons nos maires, et nous n'apprécions pas encore la valeur de ce droit, nouveau pour nous, comme nous ignorons les véritables conditions dans lesquelles il peut être exercé utilement. Disons aussi que nous n'avons pas eu le temps de discuter le mérite des candidats ; à peine même, avons-nous pu connaître leurs noms. Et puis, nous avons un peu dépensé notre ardeur électorale sur le plébiscite : avoir le surlendemain à nommer les maires, et encore deux jours après les adjoints, n'est-ce pas là une dose un peu forte pour notre tempéraent politique actuel ? Ce n'est ps instantanément que Paris peut faire l'apprentissage de cette vie républicaine, où chaque journée se comptera désormais, non plus par la jouissance d'un plaisir, mais par l'accomplissement d'un devoir. Mais patience : Paris a bon vouloir. Régénéré par ses épreuves, il accepte résolument les obligations de la nouvelel existence qui lui est faite, et nous ne tarderons pas à sentir tout ce que notre hygiène morale aura gagné dans la pure et bienfaisante atmosphère de la liberté. - L'Armistice et la Paix. C'est la grande question du jour. Le public avec sa mobilité d'impressions, s'est aussi vite apprivoisé à l'idée de l'armistice, qu'il s'en était éffarouché d'abord, et le voilà inquiet de ne pas connaître encore le résultat de la démarche de M. Thiers. Quoique la question ne doive être traitée que par la Constituante, dont l'existence est subordonnée à l'acceptation de l'armistice, les hypothèses sur les conditions de la paix sont déjà à l'ordre du jour. Après avoir parlé de la neutralisation de l'Alsace et de la Lorraine avec une portion du territoire allemand, on met en avant la combinaison suivante : la Hollande céderait à la France le grand-duché de Luxembourg moyennant une indemnité de 500 millions, et la France le rétrocéderait à la Prusse en l'accompagnant d'une indemnité de guerre de 2 milliards, auquel cas l'Alsace et le Lorraine resteraient françaises.

DIMANCHE, 6 novembre. - Rejet de l'armistice. Il est annoncé ce matin en ces termes par le Journal officiel : «Les quatre grandes puissances neutres, l'Angleterre, la Russie, l'Autriche et l'Italie, avaient pris l'initiative d'une proposition d'armistice à l'effet de faire élire une assemblée nationale. Le Gouverne-
  ment de la défense nationale avait posé ses conditions, qui étaient le ravitaillement de Paris et le vote pour l'assemblée nationale par toutes les populations françaises. La Prusse a expressément repoussé la condition du ravitaillement ; elle n'a d'ailleurs admis qu'avec des réserves le vote de l'Alsace et de la Lorraine. Le Gouvernement de la défense nationale a décidé à l'unanimité, que l'armistice ainsi compris devait être repoussé.» Quoique l'armistice fût généralement désiré, et que, pour plusieurs personnes la nouvelle de ce matin ait été une déception, le public n'ene a pas paru vivement ému. On comprend que la Prusse a mis tous les torts de son côté, et le sentiment de notre bon droit nous donne confiance. La Prusse est dans la voie des fautes ; depuis Sedan elle en a commis trois très graves. La première a été de marcher sur Paris au lieu de se retrancher dans l'Alsace et la Lorraine, dont nous n'aurions peut-être pas su la chasser. La seconde a été le rejet des propositions de M. Jules Favre, rejet injurieux pour Paris, qui s'est soulevé d'indignation, et dont l'enthousiasme patriotique a puissament contribué à l'organisation de la défense. La troisième faute a été commise aujourd'hui par le refus de l'armistice dans les termes où le demandait la France. Ce refus, en même temps qu'il est une insulte aux quatre puissances neutres, rend la Prusse responsable, aux yeux de l'Europe entière, des suite d'une guerre odieuse qui n'a plus sa raison d'être. Si les pays intervenants ont le sentiment bien net de leur dignité dans le présent et de leur sécurité pour l'avenir, ils devront renouveller leur intervention dans des termes impératifs, et l'appuyer ensuite par des actes, si ce second appel n'est pas écouté. Mais ne nous leurrons pas de l'espoir d'un secours extérieur ; ne comptons que sur nous-mêmes, sur notre courage, et sur les fautes nos ennemis. Espérons aussi que la province, éclairée enfin sur les coupables projets de la Prusse, va comprendre qu'elle ne peut pas laisser ainsi décapiter la France, et se lever en masse pour se sauver elle-même en volant au secours de Paris. - Les Armées de Paris. Le Journal officiel donne la composition des trois armées formées pour la défense de Paris. Le commandant en chef des forces militaires est le général Trochu. La première armée, composée de la garde nationale, infanterie, artillerie et cavalerie, est commandée par le général Clement Thomas ; la deuxième comprend trois corps d'armée sous les ordres des généraux Vinoy, Renault et d'Exéa ; la troisième, composée de sept divisions, est placée sous le commandement spécial du gouverneur de Paris.

Les Arrestations. Le Gouvernement ayant fait arrêter après le vote du 3 novembre un certain nombre des auteurs de l'attentat du 31 octobre, plusieurs journaux avaient réclamé contre l'inopportunité de cette mesure. Le Journal officiel répond à ces réclamations en disant que les ordres de poursuites, déjà donnés le 1er novembre, avaient été suspendus afin de laisser aux électeurs la plus entière


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Un grand merci à Philippe ROBY (Philatélie72) collectionneur passionné pour nous avoir transmis les documents pour les numéros 2 à 10, 12 à 14, 18 à 21, 24, 26 à 28.
Ainsi qu'à Chantal S. pour le numéro 17.


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Toussaint COPPOLANI
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