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Les Cérès de Bordeaux
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La Gazette des Absents (numéro 13)



hier. L'armée du général Ducrot passse la Marne depuis ce matin, sur des ponts de bateaux, dont l'établissement avait été retardé par une crue subite et imprévue de la rivière. L'action s'engage sur un vaste périmètre, soutenue par les forts et les batteries de positions qui, depuis hier, écrasent l'ennemi de leurs feu. Cette grande opération, engagée sur un immense développement, ne saurait sans danger être expliquée en cemoment avec plus de détails. - Plateau entre Bry-sur-Marne et Champigny, 3 heures. La droite a gardé le spositions qu'elle avait brillamment conquises. La gauche, après avoir un peu fléchi, a tenu ferme, et l'ennnemi dont les pertes sont considérables, a été obligé de se replier en arrière des crêtes. La situation est bonne. L'artillerie, aux ordres du général Frébault, a magnifiquement combattu. Si l'on avait dit, il y a un mois, qu'une armée se formerait à Paris, capable de traverser une rivière difficile en face de l'ennemi, de pousser devant elle l'armée prussienne retranchée sur des hauteurs, personne n'en aurait rien cru. Le général Ducrot a été admirable, et je ne puis trop l'honorer ici. La division Susbielle, qui, en dehors et sur la droite de l'action générale, avait enlevé avec beaucoup d'entrain la position de Montmély, n'a pu y tenir devant des forces supérieures et s'est repliée sur Créteil ; mais sa diversion a été fort utile. Je passe la nuit sur le lieu de l'action, qui continuera demain.- Rosny, 7 h. 40 soir. La fin de la journée a été bonne. Une division du général d'Exéa ayant passé la Marne, l'offensive a été reprise, et nous couchons sur les positions. L'ennemi nous a laissé deux canons, et a abandonné sur place ses blessés et ses morts. - Saint-Denis, 8 h. 20 soir. Le programme que vous m'avez tracé a été accompli en tous points. Ce matin, la brigade Lavoignet, à laquelle étaient adjoints les mobiles de l'Hérault et de Saône-et-Loire, soutenue par la division de cavalerie Bertin de Vaux, s'est avancé dans la plaine d'Aubervilliers, a occupé Drancy et a continué son opération jusqu'à Groslay. L'ennemi s'est concentré, avec une nombreuse artillerie, dans ses retranchements, en arrière de la Morée, et n'est pas sorti de ses positions. Dans l'après-midi, avec une vive canonnade des forts et de la batterie flottante No 4, la brigade Henrion, sous un feu très nourri d'artillerie, s'est emparée du village retranché d'Epinay. Le 135e, deux compagnies de matelots fusiliers et les 1er, 2e et 10e bataillons de mobiles de la Seine, ont enlevé le village avec un entrain remarquable. J'ignore encore le chiffre de nos pertes. Je le crois faible. Le commandant Saillard, du 1er mobiles de la Seine, qui commandait une des colonnes de l'attaque, a reçu trois blessures qui ne mettent pas sa vie en danger. Soixante-douze prisonniers, dont un aide-de-camp, des munitions et deux pièces nouveau modèles sont restés entre nos mains. (Rapport du vice-amiral cammandant en chef à Saint-Denis au Gouverneur de Paris.)

INFORMATIONS ET FAITS DIVERS. - La Journée du 30 novembre. Cette journée comptera dans notre histoire. Elle consacre, en relevant notre honneur militaire, le glorieux effort de la ville de Paris. Elle peut, si celle de demain lui ressemble, sauver Paris et la France. Notre jeune armée, formée en moins de deux mois, a montré ce que peuvet les soldats d'un pays libre. Cernée par un ennemi retranché derrière de formidables défenses, elle l'a abordé avec le sang-froid et l'intrépidité des plus vieilles troupes. Elle a combattu douze heures sous un feu meurtrier et conquis pied à pied les positions sur lesquelles elle
  couche. Ses chefs ont été dignes de la commander et de la soutenir dans cette grande épreuve. - Une Fausse Alerte. Pendantla nuit, les Prussiens ont passé en force le pont de Bezons, menaçant la plaine de Gennevilliers et Courbevoie ; mais ils n'ont pas cru devoir continuer ce mouvement. On doit le regretter, car, s'ils avaient poursuivi leur tentative, ils auraient trouvé à qui parler. (Notes tirées de l'Offic.)

VENDREDI, 2 décembre. - RAPPORTS MILITAIRES : 1er décembre. Nos troupes restent ce matin sur les positions qu'elles ont conquises hier et occupées cette nuit. Elles relèvent les blessés que l'ennemi a abandonnés sur le champ de bataille et ensevelissent ses morts. Le transport de nos blessés achève de s'effectuer dans le plus grand ordre. L'armée est pleine d'ardeur et de résolution. - 3 h. après-midi. L'artillerie, placée sur le plateau d'Avron, ne cesse pas de couvrir l'ennemi de ses feux. Nos troupes, solidement établies dans leurs positions, n'ont pas été inquiétées. Elles sont prêtes à reprendre le combat au premier signal, et ne demandent qu'à marcher. L'enlèvement des blessé prussiens a pris une partie de la journée. D'un moment à l'autre, la lutte peut recommencer. Les chefs de corps sont très satisfaits de l'action d'hier et pleins de confiance. - Dix voitures, contenant 72 prisonniers faits hiers à Epinay par la brigade Henrion, sont entrés ce soir à Paris à 6 heures 1/2. Un escadron de gendarmerie de la garnison de Saint-Denis accompagnait ces voitures. - Rapport supplémentaire confirmant le précédent. Un armistice de deux heures a eul lieu pour l'enlèvement des morts et des blessés. Le général Renault sera amputé de la jambe ; on augure bien de l'opération.

Dépêche du 20 novembre, reçue d'Amiens, confirmant qu'Orléans n'a pas été attaqué par l'ennemi et annonçant un avantage de Menotti Garibaldi à Châtillon-sur-Seine. - Nouvelles de Tours, venues par le Mercure de Souabe, annonçant que le général de Werder ne continue pas sa marche sur Tours à cause de l'importance de l'armée de la Loire.

Appel du Gouvernement à la presse pour qu'elle se conforme scrupuleusement au nouveau décret, et ne publie, jusqu'à nouvel ordre, que des récits officiels.

Communication, par le Gouvernement, du Mémorandum adressé par M. Thiers aux quatre grandes puissances. C'est une traduction de la version anglaise publiée par le Times. L'original, égaré ou saisi, n'est pas parvenu au Gouvernement. Ce document, où brillent une admirable franchise et le plus pur patriotisme, montre clairement à l'Europe sur qui doit retomber la responsabilité de la continuation de la guerre.

DEPART DES BALLONS-POSTE: 30 novembre, 11 h. 1/2 du soir, le Jules-Favre, emportant des dépêches et des pigeons ; 1er décembre, 4 h. du matin, la Bataille de Paris, emportant les rapports détaillés des événements des 29 et 30 novembre.

BOURSE. Dernier cours. 29 novembre : 3 p. 100, 53.85 ; emprunt, 55. - 30 novembre : 3 p. 100, 53.65 ; emprunt, 54.80. - 1er décembre : 3 p. 100, 53.70 ; emprunt, 54.90.

D. JOUAUST.



Imprimerie rue Saint-Honoré, 338.



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Un grand merci à Philippe ROBY (Philatélie72) collectionneur passionné pour nous avoir transmis les documents pour les numéros 2 à 10, 12 à 14, 18 à 21, 24, 26 à 28.
Ainsi qu'à Chantal S. pour le numéro 17.


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Toussaint COPPOLANI
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