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La Gazette des Absents (numéro 24)
N° 24, Samedi 7 Janvier 1871
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PARAIT Les Mardi, Jeudi et Samedi
à 10 h. du matin. D. JOUAUST, REDACTEUR.
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LETTRE-JOURNAL
DE PARIS
Gazette des Absents
Prix : 15 centimes.
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EN VENTE A PARIS
Rue Saint-Honoré, 338
et au bureau du Figaro RUE ROSSINI, 3 ---- |
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AVIS.La LETTRE-JOURNAL parait trois fois par semaine, les mardi,
jeudi et samedi. Avec le numéro du jeudi parait une GRAVURE D'ACTUALITE imprimée
sur papier pelure, et qu'on peut insérer dans la Lettre sans excéder le poids alloué par la
Poste. - Le prix de la gravure est de 20 centimes. Celles de jeudi dernier représente l'Attaque du Bourget
par nos marins. - En vente à l'IMPRIMERIE, RU SAINT-HONORE, 338.
JEUDI, 5 Janvier 1871. -- RAPPORTS MILITAIRES : 4 janvier, 11 heures
matin. Ce matin, vers quatre heures, un détachement ennemi s'est avancé en avant de la ferme des Mèches
pour la surprendre ; il a été reçu par une vive fusillade, et les hommes se sont sauvés au pas de
course, en enlevant plusieurs blessés. Une demi-heure plus tard, une patrouille ennemie a été surprise
par les éclaireurs du 139e d'infanterie de ligne, et a laissé entre nos mains trois prisonniers.
L'ennemi a cannoné Montreuil pendant une partie de la nuit. Il a également tiré sur Bondy très
vivement, mais sans résultat appréciable. 4 janvier, soir. Le bombardement des forts de l'Est
a continué aujourd'hui. Le fort de Nogent a reçu plus de 1200 obus, qui n'ont pas produit plus d'effets
que les jours précédents.
INFORMATIONS ET FAITS DIVERS. _ Les journaux prussiens. Il nous est parvenu des numéros
du Moniteur officiel de Seine-et-Oise. L'organe prussien n'hésite pas à travestir les faits
et à mettre en circulation les bruits les plus mensongers pour égarer l'opinion publique en province.
Aussi ne saurions-nous trop engager nos compatriotes à se mettre en garde contre les nouvelles qui pourraient
leur venir de source prussienne. Nous faisons partir assez souvent des ballons pour que les
habitants des départements soient tenus régulièrement au courant de ce qui se passe ici, sans avoir à
se préoccuper de ce qu'il plaît à l'ennemi de leur en faire savoir. - Nouvelles aux départements.
Plusieurs d'entre nous qui ont maintenant leur famille en province ignorent le lieu où elle réside et
ne peuvent lui donner de leurs nouvelles. Pour remédier à cet inconvéient, le Gaulois vient
d'avoir la généreuse idée de réunir gratuitement, dans l'édition sur papier pelure qu'il expédie par
ballons, les nouvelles envoyées par les personnes qui se trouvent dans ce cas, en priant les journaux de
province de vouloir bien les reproduire. Deux lignes au plus sont accordées à chacun, pour en
pouvoir donner un plus grand nombre. Avis donc aux absents sans nouvelles qui devront lire attentivement
tous les journaux. - Les Mariages à quinze sous. Qu'on nous pardonne de répéter, car elle n'est
pas de nous, cette dénomination un peu triviale par laquelle on qualifie certains mariages déterminés
par l'état de siège. Le Gouvernement ayant accordé une indemnité de 75 centimes aux femmes des gardes
nationaux, plusieurs ménages, pour y avoir droit, se sont empressés de remplir les formalités matrimoniales
dontt il s'étaient dispensés jusqu'alors. - Bruits politiques. Les journaux ont encore parlé
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ces jours-ci de la réunion d'une assemblée nationale ou au moins de la nomination de
nouveaux députés à Paris. Nous n'avons eu aucune communication officielle sur cette question, qui, d'ailleurs,
si elle a été réellement agitée, va être nécessairement primée par la question militaire.
- Echos du Siège. Du mardi au dimanche soir, dit le Siècle, les Prussiens
ont lancé sur nos forts 25,000 projectiles pesant en moyenne, tout compris, fonte, charge, etc., 50 kilogrammes,
soit 1,250,000 kilogr. ; il a fallu, pour tranporter cette masse de fer, 220 vagons. Le prix de chaque
coup est de 60 francs, non compris, bien entendu, les frais de transport. Les 25,000 projectiles
lancés contre nous coûtent donc aux Prussiens quinze cent mille francs. - Le peu de dommages causés
jusqu'ici à nos forts par le feu de l'ennemi tient à un système de trous creusés les uns à côté des
autres sur les plates-formes, et au fond desquels les obus viennent tomber sans que leurs éclats puissent
atteindre personne.
VENDREDI, 6 janvier. - RAPPORTS MILITAIRES : 5 janvier matin.Une forte
reconnaissance a été opérée cette nuit sur le plateau d'Avron. Elle a eu un plein succès. L'ennemi
a eu un certain nombre de tués et de blessés ; il a laissé des prisonniers entre nos mains. Le feu
a continnué pendant la nuit sur le fort de Nogent, mais sans résultat. L'ennemi a commencé ce matin à
bombarder avec la plus grande violence les forts de Montrouge, Vanves et Issy. Ses batteries sont placées
sur le plateau de Châtillon. Les forts répondent vigoureusement. - 5 janvier soir Bondy et les
forts de l'Est ont été bombardés sans aucun résultat de 8 h. du matin à 4 h. 1/2 du soir. « Toute
la journée, le fort d'Issy, le fort de Vanves et le fort de Montrouge ont été bombardés avec la plus extrême
violence par des pièces de gros et de petit calibre. On a recueilli des obus qui n'avaient pas éclaté
et qui mesuraient 0m.22 de diamètre et 0m.55 de hauteur. Malgré tout cet appareil formidable mis en
action avec acharnement, les dégâts matériels ne sont pas proportionnés à l'effort de l'ennemi, et le
Gouverneur, qui a passé une partie de la journée dans les forts d'Issy et de Vanves, a pu constater la
belle humeur de leur garnison, dont le moral est très solide. Les redoutes des Hautes-Bruyères et du Moulin-Saquet
ont également eu à supporter un véritable bombardement. Quelques obus sont parvenus jusque dans le
quartier Saint-Jacques, sans jeter aucun trouble dans la population. Sur toute la ligne, nous avons
riposté, soit des forts, soit des batteries intérieures construites sur le périmètre, dont le feu
a été vif et efficéce, soit même de l'enceinte. Le feu, qui s'était affaibli à la chute du jour,
a repris quelque vivacité à neuf heures du soir. Nos pertes sur tout cet immense développement ne
s'élèvent qu'à neuf tués, dont un capitaine, et une quarantaine de blessés, dont quatre officiers, parmi
lesquels nous avons le regret de citer le capitaine d'artillerie Vilbert, du fort de Vanves. Les
commandants de tous nos forts montrent, dans les rudes épreuves auxquelles ils sont soumis, à
la hauteur de la
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Un grand merci à Philippe ROBY
(Philatélie72)
collectionneur passionné pour nous avoir transmis
les documents pour les numéros 2 à 10, 12 à 14, 18 à 21, 24, 26 à 28.
Ainsi qu'à Chantal S. pour le numéro 17.
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